

Linge de maison étendu et mis à blanchir sur l'île de la Rimouille (Photo anonyme avant 1914)
Jolie perspective sur la Rimouille s'étirant entre le Bocq et le bief du moulin (Photo O. Tasiaux, 2003)
La presqu'île au milieu du Bocq a été créée vers 1870 dans le contexte de la construction du moulin situé en amont, de l’autre côté de la route. Sur cette languette de pré qui s’étire entre le Bocq lui-même et le bief du moulin, les lavandières du village venaient mettre leur linge à blanchir après la lessive ou « grande buée ». Cent cinquante ans après, cet endroit continue à s'appeler al rimouye d'après le mot wallon correspondant au mot français « remouille » (pré à blanchir le linge) ; c'est un des plus charmants coins du village.
La Corne, w. al cwane, est ce petit quartier de Spontin, qui s'amorce dans la cour de la ferme Oger et qui est composé de quelques maisons resserrées au début de la ruelle de Huy. Assez miraculeusement, ces quelques maisons ont échappé à l'incendie du 23 août 1914; on y trouve parmi les plus anciennes maisons du village. En toponymie, le terme corne (comme le mot culot) désigne généralement un coin, un quartier un peu à l’écart, ce qui était le cas lorsque le quartier de Rivîre n'existait pas encore, comme on le voit sur la gravure ci-dessous du début 19e siècle.


Le petit quartier de la Corne s'amorce au milieu de la ferme Oger, dénommée jadis la Franche Taverne (Carte postale ancienne)< br /> Les quelques maisons de la Corne, proches du vieux pont à 5 arches, telles qu'elles figurent sur la lithographie du château de Spontin réalisée par Vasse et Fourmois en 1844
La ruelle de Huy, w. al rouwale di Hu, a gardé son nom ancien. Il s'agit d'une très ancienne voirie, peut-être un "diverticulum" romain, qui a longtemps servi de raccourci pour les bateliers qui redescendaient à vide avec les chevaux entre Dinant et Huy, d'où le nom Vôye dès Bat'lîs (« chemin des bateliers ») qu’on lui donnait aussi. À Huy, existait autrefois une Porte de Spontin.

Les dernières maisons de la Corne à la sortie du bois (Photo J. Germain, 2004)
Un peu plus haut que la dernière maison, un des jardins en pente appelé la Vigne, w. al vigne, témoigne de la culture de la vigne à cet endroit, sans doute à l'usage des châtelains d’autrefois.