Le monument aux victimes civiles d’août 1914 de Spontin est situé entre le Bocq et le château, à un endroit de grand passage. Ce monument à statuaire, inauguré en 1922, est haut de plus ou moins 5,50 m sur 3,60 m de large, il était au départ entouré d’un grillage et de deux canons (que les Allemands ont retiré lors de la seconde guerre mondiale).
En ce qui concerne les artistes, ils sont plusieurs à s’être concentrés sur l’œuvre commémorative de Spontin. La grande architecture sur laquelle figurent les différentes inscriptions est due au talent du « monumentiste » Henri Warolus, tailleur de pierre, dont le nom est gravé à l’arrière de l’édifice (Warolus de Spontin). L’œuvre centrale, appelée dans différentes sources « la Pleureuse », a été confiée au statuaire bruxellois Eugène Canneel, né à Saint-Gilles en 1882, et au sculpteur Joseph François.
Du point de vue de la symbolique, on doit souligner le peu d’agressivité dans la statuaire et dans le message. Pas un mot sur la sauvagerie allemande. Aucune représentation des victimes civiles, ni des quelques soldats tués sur le front.
La statue centrale incarne une femme en grandeur nature ou presque. Elle est debout, simple, drapée, la tête couverte et penchée légèrement sur le côté. Sa main gauche, abandonnée le long de son corps, renferme une couronne de laurier, seul aspect glorieux de cette pleureuse aux yeux clos, perdue dans la peine et la compassion. Ce n’est pas la patrie tout entière que l’effigie incarne, mais seulement le village martyrisé qui ne veut et ne peut oublier. L’unique élément figuratif que l’on y trouve est situé au somment du monument. Il s’agit d’une simple croix.
Quant aux inscriptions enfin, elles se veulent ordinaires, quoique la simple énumération de tant de noms en rapport avec le massacre du 23 août soit déjà émouvante.
A l’occasion du centenaire des évènements d’août 14, un panneau commémoratif a été rajouté à gauche du monument pour donner plus de renseignements sur les massacres et l’incendie subis par le village.