Le Rivire, è rivîre en wallon, est le quartier du village de Spontin qui jouxte le Bocq, en direction de Durnal. Ce quartier ne s'est réellement développé que dans la seconde moitié du 19e siècle, lorsque la carrière de la Rochette et l'établissement des Eaux minérales ont commencé à prendre de l'ampleur. Jusqu'alors, la rue dite «des Rivières» n'allait pas au-delà de la ferme Oger et de la Corne, et c'est par la Ruelle de Huy qu'on accédait à Durnal via les Pêcheries et la ferme de Mianauve.


A l'entame de la rue, deux bâtiments significatifs du village, l'Hôtel du Cheval Blanc d'un côté, la ferme Durdu à l'emplacement de l'actuel château «le Bodega » (Cartes postales anciennes, 1904)


Deux vues du quartier de Rivire vers 1905, toujours avec les prés de fauche inondables au printemps à l'arrière des habitations (Cartes postales anciennes)
Le lieu-dit Rivire était constitué autrefois de biens communaux, de sarts de communes : 1672 «en la commune de Rivire», 1691 «son bien gisant dans le lieu communément appellé Rivier», 1750 «les sarts de Rivier proche de Spontin», 1794 «une portion de prairie À Rivir».
Au 18e s., comme beaucoup d’autres sarts, il fut l'objet d'une tentative de réorganisation voulue par le pouvoir autrichien. Le fonctionnaire en charge, Stansilas Desandrouin, raconte qu'en 1779 il a été requis «par les habitants de ce lieu de leur permettre de créer et former des prairies avec leurs parties des communes uniquement propres à cet usage» ; il ordonna «que les parties de communes dites Rivier et fond de marteau seront converties en prairies l’année 1780». Les prairies inondées au printemps produisaient un fourrage abondant pour le bétail, comme on le voit encore sur les cartes postales vers 1905.
Ce toponyme rivîre, connu aussi en maints endroits de Wallonie (Flémalle-Haute, Floreffe, Bois-Borsu, etc.) et comme nom de commune : Rivière, près de Profondeville, s’explique par le mot latin RIPARIA « bord d’un cours d’eau, rivage ». Les instances administratives ne maîtrisant pas toujours bien toutes les subtilités de la langue wallonne, le toponyme a été erronément traduit dans le nom de la voirie communale en « rue des Rivières ».

Le pont en dur à trois arches, modifié en 1868 pour accueillir le bief du moulin, est sans doute le plus ancien du village; c'est à lui sans doute que Spontin doit son propre nom (Carte postale ancienne).